SILENCE
C’est toujours la même chaise en face de son bureau
Je prends place mais l’angoisse s’installe avant moi
La peur du silence, du vide tétanique fait échappée le Mot
La note salvatrice pour qu’enfin s’exprime le « la »
Et c’est parti, le ton est donné forcement
Et les accords se font mais vite désaccordés
Les instants de vie s’étalent fatalement
Mes paroles me semblent insipides, forcées
Les souvenirs n’ont pas les mots et la force de ce condensé
Ces brides qui me traversent de réminiscences embuées
Je déverse toute une épopée impudique à cette étrangère
Mais j’ai en face de moi un rendez-vous qu’il faut que je gère
J’ai choisi, j’ai voulu, je veux ouvrir la porte aux aveux
Son regard, ses paroles sont pourtant l’espoir attendu
De trouver et de découvrir dans mon histoire mon « Je »
Sans conjugaison avec celle(s) qui me touchent et qui me tue(nt)